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Fait pour le vélo, ce périple à travers la campagne de Pommeret, offre un véritable voyage dans le temps.
Au gré des chemins, la découverte d'éléments du bâti et du paysage permet de se replonger doucement dans la vie et les activités de la commune, à différentes époques de son histoire, tantôt à la Révolution ou pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Vergers, bois, champs ou haies de ronces campent le décor de cette passionnant escapade...
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Vous êtes devant l'église paroissiale, à laquelle est accolé le manoir du Frêche-Clos. L'édifice religieux, dédié à saint Pierre, est surmonté d'une flèche haute de 45 mètres. Il fut construit en 1894, sur l'emplacement de l'ancienne église paroissiale. Le manoir, entouré de marronniers, de chênes et de hêtres séculaires, date du 17ème siècle. Il est flanqué d'une tourelle à l'arrière. On peut toujours y voir, dans l'une de ses chambres mansardées, une trappe communiquant avec les combles. Sous la Révolution, cette cache permit très probablement à un prêtre réfractaire, ou à un chef Chouan, d'échapper aux Républicains. Le bâtiment et son jardin font l'objet d'un classement dans l'inventaire supplémentaire des « Monuments Historiques ».
Sur votre gauche, vous pouvez apercevoir des arbres de petite taille bien alignés et bien taillés. Il s'agit d'un verger de pommiers, aussi appelé "pommeraie". Pas la peine d'aller chercher plus loin l'origine du nom de la commune, directement dérivé du latin… "pomeratum".
La production de cidre, ou "pilerie", fit en effet la renommée de Pommeret jusque dans les années 1950. A cette époque, il était fréquent d'y voir déambuler le bouilleur de cru, traînant son alambic pour distiller le cidre et fabriquer le "lambic". On trouvait le précieux breuvage dans la plupart des foyers et nos aïeux n'étaient pas peu fiers d'en vanter les mérites! Pour se réchauffer, pour digérer ou pour combattre le rhume, rien de tel "qu'un p'tit verre de goutte" qui, bu "cul sec", aidait au moins à trouver le sommeil…
Le chemin est ici bordé d'un roncier très dense et très imposant. De la ronce, on ne retient que ses épines et son caractère broussailleux rebutant promeneurs, pêcheurs, chasseurs ou jardiniers. Bref, mal-aimée, on en apprécie pas moins ses fruits qui attirent, chaque fin d'été, gourmands et amateurs de confitures… Mais saviez-vous que son infusion de feuilles combattait les diarrhées, les refroidissements, la grippe et la rétention d'eau? Quant à sa décoction de dix minutes, elle aide à la cicatrisation des plaies et des maladies de peau. Pas si inutile, la ronce!
Le manoir de Bréfeillac a joué un rôle non négligeable pendant la guerre 39-45. Des résistants s'y cachaient et y avaient installé une infirmerie. Le manoir servait aussi de relais pour les aviateurs alliés. Ils y étaient accueillis en attendant d'être prudemment dirigés vers "la maison d'Alphonse", à Plouha, avant d'être embarqués pour l'Angleterre.
Sur le toit du manoir, on peut distinguer une forme qui pointe vers le ciel, il s'agit d'un très bel épi de faîtage en terre cuite. D'une hauteur inhabituelle, il a très probablement été fabriqué dans les fours de la Poterie entre les 15ème et 16ème siècles. Les épis de faîtage, entre autres signes de richesses, pouvaient aussi servir, lorsqu'ils étaient percés, à indiquer par un sifflement la force et la direction du vent.
La chapelle Notre-Dame-de-la-Rivière est fondée par les seigneurs du château voisin de Cargouët, au 17ème siècle. Elle est bâtie sur l'emplacement d'une autre plus ancienne, du 14ème siècle. Chaque année, le 15 août, un pardon y est célébré. Si vous êtes amateur de mobilier religieux, vous ne serez pas déçu de découvrir ce que cette "chapelle des champs" abrite en son sein : une remarquable statue en bois polychrome de Saint-Pierre, mais aussi un confessionnal comptant parmi les plus anciens conservés dans le département, probablement confectionné sous Louis XIII.
Le château de Cargouët mérite un petit détour, bien qu'abandonné depuis 1903 et dans un état de délabrement avancé. Ce domaine, bâti à la fin du 17ème siècle, est constitué d'un corps de bâtiment flanqué d'une tourelle, servant de pigeonnier, et de deux pavillons à la toiture en carène renversée, qui encadrent l'entrée de la cour. Seules les écuries, d'architecture classique, sont intégralement préservées. Le site était déjà occupé par un château primitif au 13ème siècle. Celui-ci appartenait à la puissante seigneurie des Cargouët, qui rendait haute justice sur Meslin, Landéhen, La Malhoure, Maroué et Pommeret.