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Meslin vous propose une balade à travers les siècles, de la Préhistoire à nos jours, en passant par la chouannerie bretonne.
La Lande du Gras sera le témoin privilégié de ces différentes époques.
C'est aussi cette terre d'histoire que vous rencontrerez les fées Margot, famille de personnages fantastiques bien connus dans les contes et légendes de Bretagne.
Églises, croix ou ancien moulin jalonneront aussi votre parcours.
Fière de son passé, Meslin n'en possède pas moins un cadre naturel remarquable.
Outre la Lande, vous côtoierez la Truite et emprunterez de superbes chemins creux.
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Vous empruntez le sentier longeant une petite rivière au rythme varié. Son lit, tantôt composé de graviers, tantôt de zones profondes, offre des conditions idéales pour la vie et la reproduction des salmonidés. Sans doute « la Truite » ne porte-t-elle pas ce nom-là par hasard… Ne manquez pas d’ observer les amas de bois mort (embâcles) formés çà et là dans le lit du cours d'eau, vous pourrez, avec un peu de chance, y apercevoir une truite à l’affût. Une gestion raisonnée de ces petits embâcles, essentiels pour la vie des poissons, permet de préserver l’équilibre du cours d’eau.
Vous arrivez maintenant aux portes de la Lande du Gras, berceau historique source de nombreux contes et légendes. Pourtant, la vocation première du site fut, pendant très longtemps, agricole. Les landes étaient régulièrement fauchées pour servir de litière au bétail. L’ajonc est l’espèce végétale la mieux représentée mais vous pourrez apercevoir, tout au long de votre chemin, quelques vieux chênes au port majestueux.
Ressentez-vous à présent une atmosphère confinée, entourée d’un écrin de verdure ? Bordé de haies plantées sur talus, le passage que vous empruntez se situe au-dessous du niveau du sol, ainsi parle-t-on de chemin creux. Ces voies servaient autrefois de liaison entre les fermes et les champs. Elles étaient dès lors très fréquentées par le bétail qui contribuait bien souvent à creuser davantage le chemin et à le rendre impraticable.
A la sortie du chemin, vous êtes face au très ancien Moulin Hervé, aujourd’hui reconverti en maison d’habitation. Ce moulin appartint autrefois aux Seigneuries d’Ourxigné et de Carlan, avant d’être confisqué durant la Révolution. Bien qu’il ne soit plus exploité depuis 60 ans environ, on y distingue toujours l’axe de rotation de sa roue, aujourd’hui disparue.
Vous arrivez à Trégenestre, commune rattachée à Meslin en 1823. Auparavant, elle constituait une succursale de Coëtmieux. Une croix se dresse devant vous pour vous adresser un message : « la peste est venue et elle a tué ! ». Il s’agit d’une croix dite « bubonique », sa forme est plutôt classique, mais de petites demi-sphères de pierres y ont été ajoutées. Elles représentent des bubons, tuméfactions ganglionnaires provoquées par la peste bubonique. Cette croix était en quelque sorte une reconnaissance de la prolifération de l’épidémie.
A la suite de la décision de la Convention de lever 300 000 hommes, les jeunes des campagnes lamballaises se soulèvent. En 1793, la Lande du Gras devient leur point de ralliement où ils sont harangués par un jeune officier royaliste, le dénommé Boishardy. Celui-ci deviendra le chef incontesté de ces insurgés qui prendront bientôt le nom de "Chouans". Son action sera brève puisqu'il sera tué en juin 1795, non loin de ce lieu. Cette même année, la lande est convertie pour un temps en un camp militaire qui servit de base aux expéditions menées contre les Chouans. Ces derniers tiendraient leur nom du hululement du chat-huan ou de la chouette, qui leur servait de cri de ralliement. La légende prétend que des entrées de souterrains auraient été retrouvées à maintes reprises dans la Lande du Gras.
Le sentier chemine de nouveau au cœur de la Lande du Gras. Il vous permet, au détour d’un virage, de découvrir la « Chaise à Margot ». Ce menhir de 2,30 m , dont la forme peut rappeler celle d’un fauteuil, date du néolithique mais a sans doute été décapité. En effet, un observateur estimait, en 1883, sa hauteur à 3,15 m. Un peu plus loin, l’allée couverte de « Guinefolle » est cachée par la végétation. Ce mégalithe, composé d’un agencement de grandes pierres, faisait office de sépulture collective pour nos ancêtres. Il en existait deux autres dont les vestiges ne sont guères apparents que pour les personnes averties.