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Saint-Rieul, dont le nom serait dérivé de celui d'un disciple de Saint-Guénolé, est une petite commune rurale qui a une histoire originale.
Son bourg n'occupe sa place actuelle que depuis les années 1860.
Bien que possédant l'une des croix les plus pittoresques de la région, la jeunesse de la commune explique le peu de mémoire architecturale du circuit que vous emprunterez.
Mais, comme pour prendre une revanche sur son manque de témoins historiques, Saint-Rieul sera un site idéal pour s'intéresser aux pratiques qui restèrent longtemps en vigueur dans nos campagnes et qui continuent de les façonner.
L'arbre, par son rôle et son utilité, apparaîtra comme l'élément structurant du territoire.
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Plus petite des 17 communes composant Lamballe Communauté, Saint-Rieul ne s’est pas construite en un jour… L’église actuelle ne fut bâtie qu’en 1865, après qu’une plus ancienne, qui était construite au lieu-dit « le Vieux-Bourg », subit un incendie qui la détruit totalement. C’est tout le bourg qui se déplaça avec son église car on voulait aussi trouver un lieu moins humide que le premier site.
Ne manquez pas d’observer la croix surplombant le cimetière. Dressée sur une colonne en granit et haute de 5,50 mètres, cette croix originale fut sculptée au 18ème siècle. Malgré le travail du temps, on y distingue toujours la Vierge Marie et Saint Jean. Une piéta, ornant le revers de la croix, représente Marie soutenant le corps de Jésus après qu’il eût été crucifié.
Votre chemin vous conduit devant l’entreprise « Douard », spécialiste de la fabrication et du conditionnement d’emballages. Vous pouvez observer les innombrables troncs d’arbre qui servent à fabriquer les cageots qui font la réputation de la société. Employant plus de 60 personnes pour son bon fonctionnement, cette structure qui reste une des rares à travailler le bois, contribue activement au dynamisme de Saint-Rieul.
A présent, vous longez une haie bocagère plantée sur talus et accompagnée d’un petit fossé. Ce trio est indispensable pour préserver la qualité et l’équilibre des zones rurales car il régule les flux hydriques et est essentiel pour la sauvegarde de nombreuses espèces telles que la chouette chevêche, le hérisson, la couleuvre à collier, le lapin de garenne, et bien d’autres encore. Refuge, garde-manger, ou lieu de reproduction, le maillage bocager est aussi un lieu privilégié, et protégé, pour les déplacements de la faune locale.
Vous êtes désormais sur un chemin large et rectiligne, caractéristique des secteurs cultivés en pays bocager. Ces réseaux de nouveaux chemins ont vu le jour lors des grandes opérations de remembrement lancées dans les années 60 pour répondre aux exigences d’une agriculture moderne. On comprit bien tard l’utilité des haies qui disparurent durant cette période, mais l’heure est aujourd’hui à la replantation.
Mais comment les arbres cicatrisent-ils après une taille ? Contrairement aux animaux et aux hommes, l’arbre ne peut facilement réparer ses blessures. Si la plaie laissée par la coupe s’infecte, l’arbre isole la partie touchée en créant des barrières protectrices qui évitent la propagation du mal puis il fabrique des bourrelets de cicatrisation le garantissant davantage. Ce sont ces cicatrices que vous observez sur le tronc de ces chênes.
Cerné de maisons neuves, le lavoir de Launay, avec sa croix et sa fontaine, résiste toujours aux assauts des constructions. Autrefois, les lavoirs étaient des lieux de rendez-vous pour les lavandières bavardes. Les fontaines, qui faisaient souvent l’objet de processions religieuses destinées à combattre certains maux, garantissaient l’approvisionnement en eau des foyers. La présence de croix, souvent érigées par des familles locales, témoigne quant à elles d’une perpétuelle recherche de la protection divine.